« Mon employeur ne me considère pas comme un numéro »

Pascal Plenevaux, heureux titulaire du Volant d’Or

SECTEUR

Le Volant d’Or est une reconnaissance pouvant être accordée à des chauffeurs ayant accompli au moins 10 années de bons et loyaux services. L'année dernière, ce prix a été attribué à Pascal Plenevaux d’Awans, après une nomination par son employeur, les Autocars et Voyages Deblire, d’Yvoir. « Cette reconnaissance est surtout la preuve que mon employeur ne me considère pas comme un numéro. Je trouve ça très important. »

D’indépendant à chauffeur de bus

« Cela fait déjà seize ans que je suis au volant d'un bus. Un bon moment, donc, que je peux prétendre au Volant d’Or. Mais ce n’est pas moi qui me suis occupé de cela. Ce sont les Autocars et Voyages Deblire qui ont fait parvenir ma candidature. Un beau geste, je trouve. Cela prouve qu’ils reconnaissent mon travail. Chez eux, les chauffeurs ne sont pas des numéros. Pour moi, toute l’équipe est une vraie famille. Et c'est important pour moi. »

« Je n'ai jamais circulé pour une autre entreprise que Deblire. Auparavant, je travaillais comme indépendant dans un tout autre secteur. Les journées étaient longues. Je n’avais pratiquement pas de temps libre. Jamais un week-end disponible. Une vie difficilement conciliable avec une famille. J'ai cessé mes activités d'indépendant et me suis tourné vers la profession de chauffeur de bus. Depuis, je gagne moins, mais pour une meilleure qualité de vie. Et ça me convient parfaitement. »

« Je préfère véhiculer des enfants handicapés. »

Pascal Plenevaux

Du temps pour mes hobbys et pour le volontariat

« Il y a seize ans, il n'était pas si difficile de trouver un job de chauffeur. Très vite, les Autocars Deblire se sont présentés à moi. Je me suis chargé du permis de conduire et de l'aspect ‘paperasse’. Dès le début, j'ai opté pour le transport scolaire, justement pour avoir beaucoup de temps libre en journée. Cela m'a aussi permis de reprendre des cours et de libérer du temps pour ma passion : la photographie. Je suis président de la section locale de la Croix-Rouge à Awans, et actif comme volontaire. Une fonction tout à fait combinable avec le transport scolaire. C'est pour ça que je n’accepte pas de trajets supplémentaires en journée. »

« J’effectue dans la région de Liège deux parcours scolaires avec des enfants moins valides. La moitié du bus est aménagée pour accueillir des chaises roulantes. J'ai toujours circulé avec des enfants handicapés. Des jeunes aveugles, handicapés physiques ou mentaux, peu importe. Bien sûr, je les aide à monter dans le bus avec leur chaise roulante et à les attacher, mais avec ces enfants, les contacts sont plus nombreux et meilleurs. »

« Mes deux services scolaires me laissent du temps pour m'adonner à ma passion, la photographie, et à libérer de l’espace pour le volontariat. »

Pascal Plenevaux

Un métier qui tisse des liens

« C'est vrai qu'il y a beaucoup de bruit et d'animation dans le bus, mais si quelque chose risque d’arriver, on sait pourquoi, parce qu'on connaît la situation de chaque enfant. Il y a parfois plus de problèmes sur d'autres lignes scolaires que sur la mienne, c'est du moins ce que certains collègues me disent. Compte tenu de leur handicap, ces enfants se rendent également à la même école. J'ai véhiculé certains d’entre eux de la maternelle aux secondaires. Je les connais très bien. Ça crée des liens, avec les parents aussi, d'ailleurs. »

« En recevant le Volant d’Or, j'ai le sentiment qu'on reconnait mon aptitude pour ce job. Je ne voudrais pas qu'il en soit autrement, d'ailleurs. J'ai 55 ans aujourd'hui et j'aimerais pouvoir le faire jusqu’à ma pension. Idéalement avec le même service, et si possible avec des enfants handicapés. Je ne les considère pas comme une charge supplémentaire. Au contraire, ils m’apportent énormément. Je dois juste faire attention aux virages : avec ces chaises roulantes dans le bus et ces enfants qui ne tiennent pas toujours en place, il vaut mieux ne pas les prendre trop rapidement. Mais rassurez-vous : je n’ai encore jamais eu de souci à ce niveau-là. »