
Reconstruction d'un minibus Ford T vieux de 100 ans
DOSSIER : le bus fête ses 100 ans
BUSWORLD
Roger Van Rompaye : « Le bus Ford T avec lequel mon grand-père a débuté en 1924 à Wiekevorst m’a toujours fasciné ».
Pendant un peu plus de cinq ans, Roger Van Rompaye a reconstruit avec soin son minibus Ford T, une réplique du véhicule avec lequel son grand-père emmenait, il y a un siècle, les habitants de Wiekevorst au marché de Lierre. Le conduire n’est pas évident, car les leviers de direction et les pédales ne servent pas du tout à ce que l’on pourrait croire.
À l’occasion du centenaire du transport en bus en Belgique, Car&Bus publie plusieurs articles sur la conduite d’autrefois. Nous commençons par un véhicule de collection d’il y a 100 ans et, dans les épisodes suivants, nous comparerons le confort, le comportement routier et la technologie des véhicules d’il y a environ un demi-siècle à ceux des autobus et autocars actuels.
Le transport en bus trouve son origine après la Première Guerre mondiale, lorsque des propriétaires de camions commencent à transporter à la fois des marchandises et des passagers. Sur les trajets où il y avait suffisamment de clients, on est progressivement passé à des autobus pouvant transporter dix personnes. C’est ainsi que sont nées les premières lignes de bus reliant les régions rurales à la ville. Dans les premières années, cela se faisait de manière entièrement privée et sans autorisation. À partir de 1924, des autorisations ont dû être demandées auprès des communes et des provinces et la gestion des lignes d’autobus a été confiée au Ministère de l’Agriculture et des Travaux publics.


La sonde de température était cachée dans le bouchon à l’avant du capot moteur

L’intérieur du bus Ford T.

Le poste de conduite et le tableau de bord étaient très simples.
Construire soi-même sa carrosserie
Ainsi, en novembre 1925, Jozef Van Rompaye de Wiekevorst (Heist-op-den-Berg) a, lui aussi, demandé une autorisation pour pouvoir se rendre au marché de Lierre le samedi. Il avait construit un bus à cet effet en 1924 sur un châssis Ford T extrêmement populaire à l’époque. Pour faire approuver le véhicule, il a dû se rendre au tribunal de Malines avec quelques passagers à bord.
« Ce bus Ford T de mon grand-père m’a toujours plu », explique le petit-fils Roger Van Rompaye, ancien co-gérant de Van Rompaye à Edegem. « Au début des années 90, chez un marchand de bois à Kontich, j’ai vu la face avant d’un ancien camion Ford T, mais il n’était pas à vendre. Le propriétaire possédait cependant également un châssis avec un bloc-moteur ».
« À l’époque, l’usine vendait en fait la Ford T sans carrosserie et il fallait la construire soi-même. La collaboration de Van Hool a permis la construction d'un châssis sur lequel nous avons ensuite fixé les panneaux. On entrait à l’avant par la porte battante à droite, mais il existait à l’époque aussi des versions où les passagers montaient à l’arrière de la cabine. Nous avons révisé le moteur quatre cylindres de 2800 cm³ et réussi à le remettre en marche. Mais ce moteur consomme plus de 20 litres d’essence aux 100 km. La vitesse maximale était d’environ 60-65 km/h ».

« Conduire un bus Ford T tel que celui-là n’est pas évident, certainement en comparaison avec les véhicules actuels ».
Roger Van Rompaye
Jongler avec les leviers de direction, trois pédales et le levier de frein à main
Conduire une Ford T telle que celle-là n’est pas évident. Vous avez trois pédales mais elles n'ont pas les mêmes fonctions que les véhicules modernes. La pédale de gauche sert pour la marche avant rapide et lente, avec au milieu un point mort ‘libre’. La pédale du milieu sert pour la marche arrière. Le changement de vitesse se fait en combinaison avec le levier de frein à main situé à votre gauche et le levier d’accélérateur à droite du volant. La pédale de droite actionne un tambour de frein dans la transmission, mais ne commande pas les freins à tambour arrière, car pour cela il faut utiliser le levier de frein à main. La distance de freinage est également beaucoup plus longue, ce qui fait que vous devez vraiment regarder loin devant vous sur la route pour pouvoir freiner à temps.
« Savez-vous qu’il y a également eu beaucoup d’accidents avec ce genre de minibus » ajoute encore Roger Van Rompaye. « Lorsqu’il fallait tourner complètement le volant pour entrer dans une autre rue, c’était une tâche très difficile de remettre le volant droit, car les roues étaient proportionnellement trop grandes pour ce genre de manœuvre ».
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