Julien Donche : directeur en transition chez Leader Tourisme et joueur de water-polo de haut niveau

« Le sport me permet de garder un équilibre, pas de fuir mon métier »

ENTREPRENEURIAT

À 37 ans, Julien Donche s’inscrit dans la continuité de l’entreprise familiale Leader Tourisme, fondée en 1997 par son père Philippe. Il s’investit aujourd’hui dans la gestion de la société, tout en continuant à évoluer dans l’élite du water-polo belge au sein du Royal Dauphins Mouscronnois. Une double casquette qui lui permet de conjuguer passion, responsabilités et équilibre de vie.

Une énergie canalisée très tôt par le sport

« Depuis l’enfance, ma sœur et moi avons toujours eu un grand besoin de bouger – presque une forme d’hyperactivité (sourire). Le sport est vite devenu notre soupape. Avec l’aide de ma maman, très présente et toujours prête à nous conduire, j’ai commencé la natation et le water-polo à 9 ans. Très vite, je suis monté en intensité : jusqu’à 10 entraînements par semaine, tout en poursuivant des études générales exigeantes, en math/sciences. J’ai été convoqué pour la première fois en élite belge à 16 ans, et 21 ans plus tard, je suis toujours là, dans le haut niveau. »

Un choix de carrière réfléchi

« Mon père ne m’a jamais forcé à reprendre l’entreprise. Il m’a simplement consulté à un moment charnière, car il devait faire des choix d’investissements importants, et il voulait savoir si j’envisageais un jour de m’y impliquer. J’ai pris le temps de réfléchir, puis j’ai intégré Leader Tourisme en 2010, en commençant tout en bas, comme chauffeur et à l’atelier, pour comprendre chaque aspect du métier. Ce n’était pas un coup de cœur instantané, mais j’ai découvert un secteur exigeant, riche en défis, dans lequel je m’investis aujourd’hui pleinement. »

Une passation progressive, en duo avec son père

« Mon père a atteint l’âge de la pension et il l’a officiellement prise, mais dans les faits, il est toujours là. Il reste le patron de l’entreprise, il travaille encore chaque jour, et c’est rassurant pour moi. Je me prépare progressivement à prendre les rênes, mais je veille à être bien entouré, avec une équipe compétente, des partenaires fiables, et je continue de me former, notamment en comptabilité. Ce n’est pas un saut dans le vide, c’est une transition sérieuse, que je prends à cœur. »

Une carrière sportive exceptionnelle

« Je joue en première division depuis mes 16 ans, et j’ai remporté 9 titres de champion de Belgique sur 13 possibles avec le RDM, ainsi que 6 Coupes de Belgique sur 9. C’est un parcours dont je suis fier. Mon atout principal reste ma vitesse – j’étais sprinteur en natation – mais pour rester au niveau, je complète aujourd’hui mes entraînements de water-polo par des séances de course à pied et de CrossFit. »

“Ondernemer zijn is zwaar, stressvol, met constante verantwoordelijkheden. Sport helpt me om los te koppelen.”

Julien Donche

Le sport comme soupape de décompression

« Aujourd’hui, je m’entraîne encore trois fois par semaine. C’est essentiel pour garder l’équilibre. Le métier d’entrepreneur est lourd, stressant, avec des responsabilités constantes. Le sport me permet de déconnecter. Mon téléphone reste souvent accessible, même au bord du bassin… mais pendant les matchs officiels, je peux enfin décrocher, car mon père assure toujours mes arrières. »

Rester actif, toujours

« Je pense que j’aurai toujours besoin d’activité physique. Après ma carrière de joueur, je me vois bien sur des duathlons ou dans d’autres disciplines. Le sport fait partie de mon équilibre personnel. Je suis aussi engagé dans la gestion du RDM – c’est une autre forme de responsabilité – mais à terme, mon objectif est de décrocher un peu de ce rôle. Je ne pourrai pas tout faire, surtout si je dois assumer à 100 % la gestion de Leader Tourisme. »

Un équilibre assumé

« Je me suis parfois demandé ce que ma vie aurait donné si j’avais poursuivi mes études de kinésithérapie. L’aspect médical et humain du sport me passionne toujours. Mais aujourd’hui, j’assume totalement mon parcours. Je ne suis peut-être pas “tombé amoureux” du métier d’autocariste au premier regard, mais je m’y engage pleinement : je participe activement à la FBAA, je m’investis dans les discussions autour du secteur, je représente l’AKT-CCI au conseil communal de Mouscron pour les questions de mobilité… Je suis aussi en pleine analyse stratégique pour la reprise de l’entreprise, avec une démarche rigoureuse : valorisation, évaluation des risques, formation continue. Ce n’est pas un projet subi, mais un choix mûrement réfléchi. Leader Tourisme me permet justement de trouver un équilibre entre ma passion, ma famille et mon travail. C’est cet équilibre que je cherche à préserver, aussi longtemps que possible. »