SECTEUR

Trouver de jeunes chauffeurs et leur confier de premières missions sur les routes prend du temps
La recherche et la formation de jeunes chauffeurs, ainsi que leur préparation aux premières expériences d’excursions d'un jour et de voyages de plusieurs jours prend plus de temps qu’auparavant. À cela s'ajoute le temps supplémentaire que les exploitants doivent consacrer à la recherche d’accessibilité aux zones environnementales et aux places de parking dans les centres-villes.
Lors de la Réception de Printemps de la FBAA, une table ronde a été organisée avec quatre jeunes entrepreneurs : Nicolas Fermont(Fermontours), François Claessens (B-Travel), Guerric Deblire(Autocars et Voyages Deblire) et Julien Donche (Leader Tourisme).
D’entrée de jeu, ce quatuor a souligné la grave pénurie de chauffeurs et la difficulté d’attirer des jeunes dans la profession. À cet égard, les jeunes entrepreneurs ont insisté sur la nécessité, dans le cadre de la formation, de bien informer les candidats chauffeurs sur les horaires de travail possibles en fonction du métier qu'ils souhaitent exercer.
Une fois ces jeunes recrutés, force est de constater que les chauffeurs de la jeune génération actuelle doivent faire l’objet d'une approche radicalement différente. Leur vie sociale et familiale passe avant tout, ce qui se reflète dans les horaires de travail qu'ils privilégient. En outre, les itinéraires et trajets avec le nouveau jeune chauffeur doivent être préparés et examinés jusque dans les moindres détails, y compris les travaux, les itinéraires de déviation, les itinéraires bis et la visualisation de points critiques via Google Maps. Et tout cela prend bien plus de temps avant de pouvoir les envoyer en mission.
Les zones environnementales et la politique de stationnement terrifient le secteur des autocars
Selon les jeunes entrepreneurs, la préparation de city-trips d’une ou plusieurs journées prend de plus en plus de temps dans la mesure où le secteur des autocars est peu ou pas, voire tardivement informé de plans de circulation, de problèmes de stationnement et de l'évolution des critères d'accès aux zones environnementales. Lors de l'introduction par la Ville d’Amsterdam de nouvelles versions du plan de circulation et de la politique de stationnement pour les autocars, les informations disponibles n'étaient pas légion. Conduire à Paris est devenu un enfer. À chaque fois, cette situation génère du stress chez les chauffeurs et grignote le temps de visite des voyageurs. Ces derniers ne pouvant pas monter et descendre à proximité des lieux souhaités, l'autocar perd ce qui faisait sa spécificité : pouvoir déposer les passagers devant l’entrée.
Les prix de stationnement, modifiés sans prévenir, rendent impossible l’établissement d’un calcul de prix correct lorsque des clients sollicitent, des mois à l'avance, un devis pour le voyage de leur organisation ou association. Lorsque la politique de stationnement a été modifiée à Barcelone, nous ne disposions que d'un site Internet et d’une application en espagnol qui ne fonctionnaient guère.
Une plateforme claire et univoque
Les jeunes entrepreneurs insistent donc sur la nécessité de disposer d'une plateforme claire et univoque associant informations et possibilités de réservation d'accès à des zones environnementales et à des parkings. Aujourd’hui, chaque ville agit comme bon lui semble et dispose de sa propre plateforme d'enregistrement. Un collaborateur doit parfois passer une demi-journée à chercher toutes ces informations et à effectuer les paiements nécessaires.
Les jeunes entrepreneurs ont également évoqué la tendance, de plus en plus fréquente, à être mis devant le fait accompli. Ainsi, par exemple, la Ville de Milan a décrété du jour au lendemain que les autocars devaient s'équiper de signaux sonores externes pour les usagers de la route circulant dans l’angle mort. Les pouvoirs publics n’ont pas conscience qu’une telle technologie n’est disponible que depuis très peu de temps et qu'elle n'a peut-être même pas été demandée en option lors de la signature du contrat d'achat de l'autocar avec le constructeur.
Bus électriques
Les jeunes entrepreneurs ont également appelé les constructeurs de bus à plus de clarté sur leur service après-vente et sur la valeur résiduelle qu'ils peuvent prendre en compte pour les véhicules électriques. Parallèlement, ils se sont demandé comment une PME pouvait s'engager à acheter des bus zéro émission alors que l'on ne connait pas précisément la capacité disponible sur le réseau électrique.
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