« Dans le train, il me manquait le contact social que j'avais dans le bus. »

Le conducteur de train Guy De Schepper est devenu chauffeur de bus

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Lors d'une excursion en bus avec un mouvement féministe en 1995, Guy De Schepper a eu le coup de foudre : il allait devenir chauffeur de bus. Miraculeusement, cette nouvelle passion semblait bien se combiner avec son emploi fixe de conducteur de train. Pendant près de trente ans, Guy a conduit à la fois des bus et des trains. Aujourd'hui, il se limite au bus. « Dans le bus, j'ai les contacts sociaux qui me manquaient dans la cabine de conduite du train. »

En 1995, vous avez décidé d'obtenir votre permis de conducteur de bus. Vous souvenez-vous pourquoi vous avez pris cette décision à l'époque ?

Guy De Schepper : « En juin 1995, j'ai accompagné le mouvement féministe dont ma femme était membre lors d'un voyage en bus au Luxembourg. Et que fait un homme dans un bus plein de femmes ? Passer toute la journée avec le chauffeur, bien sûr. À la fin de la journée, je savais que j'aimerais aussi conduire un tel autocar. J'ai donc décidé d'obtenir mon permis de conduire. Fin août, je me suis rendu dans l'entreprise d'autocars la plus proche. Il s'agissait de Reizen Van Bogget à Beveren. J'ai été immédiatement embauché ! Le 1er septembre 1995, c'était mon premier jour de travail. »

« Mais d'un autre côté, j'avais aussi attrapé le virus du bus. J'adore ce travail ! Je ne voulais pas choisir. »

Guy De Schepper

Vous étiez déjà conducteur de train à l’époque. Comment avez-vous combiné ces deux emplois ?

« Je suis devenu conducteur de train en 1979, à l'âge de 19 ans. En 1995, j'avais gravi les échelons jusqu'au poste de conducteur du train IC à destination d'Amsterdam. Début 1996, j'ai été sélectionné pour la formation de conducteur de TGV. Jusqu'à ma retraite en 2023, j'ai conduit le Thalys entre Bruxelles, Paris et Amsterdam. Chaque trajet me tenait éloigné de chez moi pendant deux jours. J'étais donc à la maison douze jours par mois. Pendant ces jours de congé, je conduisais le bus. Pour les trajets en Thalys, je connaissais généralement mon planning bien à l'avance. Cela me permettait de bien planifier mon travail de copilote pour Van Bogget. »

Vous n'avez donc jamais dû choisir entre le bus et le train ?

« Non, je n'ai jamais envisagé d'arrêter ma carrière de conducteur de train. Honnêtement, je ne pouvais pas renoncer à la sécurité et au salaire d'un emploi de conducteur de train. Mais d'un autre côté, j'avais aussi attrapé le virus du bus. J'adore ce travail ! Je ne voulais pas choisir. Bien sûr, je ne pouvais pas effectuer de trajets en bus de plusieurs jours, car je devais toujours rentrer chez moi. À l'époque, je faisais beaucoup de trajets scolaires, mais également des trajets pour les visiteurs de l'autorité portuaire. Nous sommes situés à proximité du port d'Anvers. Des groupes étrangers y viennent régulièrement visiter les ports d'Anvers et de Zeebruges, avec entre-temps une visite de quelques heures à Bruges. »

Depuis que vous êtes à la retraite, vous êtes plus disponible pour travailler comme chauffeur de bus. À quoi ressemblent vos journées typiques maintenant ?

« C'est évidemment un statut intéressant. Comme j'ai maintenant plus de liberté, je peux aussi faire des voyages de plusieurs jours. C'est quelque chose que j'aime faire. Chez Reizen Van Bogget, c’est moi qui conduit le bus VIP. Ce sont mes trajets. Si on fait des trajets touristiques, on séjourne dans les meilleurs hôtels. Votre lit est fait et vos repas sont servis. On a tout le temps l'impression d'être en vacances. Mais ce genre de voyage demande aussi de la préparation, si on veut bien faire les choses. Il faut se renseigner à l'avance sur les hôtels, savoir où se garer, chercher comment entrer dans les villes que l'on visite. Je fais partie de la génération qui a encore appris à utiliser des cartes. Les jeunes conducteurs d'aujourd'hui activent simplement leur GPS et espèrent qu'il fonctionne correctement. Sinon, ils ne sont même plus capables de sortir de leur rue.

«L'année prochaine, nous fêterons nos quarante ans de mariage. Je pense que ma femme ne m'a vu que vingt ans de cette période. »

Guy De Schepper

Votre femme ne regrette-t-elle pas de vous avoir inscrit à ce voyage au Luxembourg ?

« C'est vrai, j'ai souvent été absent, quand j'étais conducteur de train et maintenant encore comme chauffeur de bus. L'année prochaine, nous fêterons nos quarante ans de mariage. Je pense que ma femme ne m'a vu que vingt ans de cette période. Je lui ai promis que j'arrêterais les trajets touristiques à mes soixante-dix ans. Il reste encore quatre ans. À partir de là, je serai plus souvent à la maison. J'ai aussi cinq petits-enfants, vous savez. Je continuerai peut-être à faire des trajets scolaires, quelques heures le matin ou le soir. Ou ici et là, je remplacerai quelqu'un qui est absent. Mais à un moment donné, il faut pouvoir dire que ça suffit.

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