« Nous sommes contents que nos cars soient à nouveau remplis »

La relance des activités des Voyages Leroy à Tournai

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C'est en 1948 que Jean Leroy a commencé à organiser des voyages en car vers Lourdes et d'autres destinations en Belgique et à l'étranger. Ses petits-enfants Emmanuel et Séverine Delmeulle représentent donc la troisième génération aux commandes de l'entreprise familiale située à Havinnes, près de Tournai. La pandémie du COVID a été l'une des pages les plus sombres de la longue histoire des Voyages Leroy. Mais c'est avec beaucoup d'énergie que ces exploitants d'autocars indépendants sortent de cette crise.

Ne pas répercuter les frais de carburant

Emmanuel Delmeulle, directeur commercial de Voyages Leroy : « Depuis mars, les réservations nous parviennent à nouveau. Mais cela se déroule de manière plus chaotique qu'auparavant. Nous devons être plus flexibles. Mais nous le sommes. Notre entreprise vit du tourisme en autocar. Nous concoctons tous les ans nous-mêmes une brochure détaillée comportant des destinations en Belgique et à l'étranger. Je remarque que les seniors, un groupe-cible important, ont encore peur de réserver. Ils pensent que le COVID n'est pas encore derrière nous et ils craignent les temps incertains liés à la guerre en Ukraine. Ils pensent également que les voyages seront trop coûteux en raison de l'augmentation des prix du pétrole. Mais nous ne répercutons pas toujours ces augmentations de prix. Nous sommes contents d'avoir des clients et de pouvoir à nouveau remplir nos cars. »

« Les prix élevés des carburants jouent en notre avantage. Voyager en car reste bon marché. Nous devons insister sur ce point. »

Séduire les jeunes clients

« Nous anticipons en proposant également des programmes pour les jeunes. Visiter Amsterdam à vélo par exemple. Ou une journée d'aventure à Durbuy ou une randonnée à travers la baie de Somme. Ce groupe-cible, nous ne le touchons toutefois pas via nos canaux de promotion classiques, mais bien via les réseaux sociaux. Par ailleurs, je remarque que les prix élevés des carburants nous amènent aussi des clients. Les trajets en voiture deviennent eux aussi très coûteux ; et il faut encore y ajouter les péages. Vous ne pouvez pas faire le trajet par vos propres moyens pour le prix que vous payez chez nous. Je trouve qu'en tant que secteur nous devons insister plus sur cet avantage. Les voyages en autocar restent bon marché. »

Recherche de chauffeurs

« Le gros frein pour notre relance est la pénurie de chauffeurs. J'ai quinze cars. Je pourrais les remettre tous en service aujourd'hui. Mais j'ai trop peu de chauffeurs. Certains de mes chauffeurs ont trouvé un autre job et ne veulent plus revenir. D'autres ont désormais passé plus de temps à la maison avec leur femme et leurs enfants et ne veulent plus subir les horaires difficiles du métier. Je recherche tous les jours des chauffeurs. Il y a cinq cars que je n'ai pas réimmatriculés. Ils restent sur la touche sans travail. Je ne peux pas les vendre non plus parce qu'à terme, ils ne répondront plus aux normes environnementales. »

« Il y a cinq cars que je n'ai pas réimmatriculés. Uniquement parce que je ne trouve pas de chauffeurs. »

Réduire la flotte de cars

« Tous les cars sont en état de rouler. Pendant le COVID, ils ont été parfaitement entretenus par notre mécanicien. Nous avons cependant arrêté les abonnements pour la géolocalisation et les autres services du genre. Mais nous étions prêts à redémarrer à tout moment. Pour remettre en route tous les véhicules, je pense qu'il faudra que j'obtienne davantage de trajets fixes, pour le TEC par exemple. Et je vais réduire ma flotte de cars de tourisme qui est beaucoup trop aléatoire. Mais je n'envisage pas de jeter le gant. Reculer pour mieux sauter, dit-on. C'est précisément ce que nous voulons faire. Les Voyages Leroy vont encore connaître de beaux moments et sont promis à un bel avenir ! »