Photos d’hier : les Voyages Leroy
Fouinez avec nous dans les photos d’un exploitant d’autocars ! A travers des histoires fortes et des souvenirs, nous apprenons à mieux connaître les personnes qui se cachent derrière l'entreprise. Commençons par les Voyages Leroy, qui fêtent leur 75e anniversaire en 2023.
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Des combats de coqs à l’Expo 58
« Toutes ces photos comptent beaucoup pour nous », raconte Emmanuel Delmeulle des Voyages Leroy en sélectionnant les photos. « Les entreprises familiales comme la nôtre sont de plus en plus rares. Mon grand-père, Jean Leroy, a créé l’entreprise en 1948. Il tenait une épicerie, mais le week-end, il installait huit sièges dans sa camionnette pour aller voir des combats de coqs avec des amis dans le nord de la France. En 1950, il a acheté un Fargo de 14 places et a très vite organisé des voyages au théâtre de Lille. Mon grand-père était très sympathique et populaire. Dans la région, l’entreprise était alors appelée ‘Jovial Car', un nom qui est toujours utilisé de nos jours pour notre brochure. »
En 1953, il fit l’acquisition d’un grand autocar, le premier d'une série en vue de l’Expo 1958. « A l’époque, tout le monde voulait se rendre à l’Expo », raconte Emmanuel. « Mon grand-père croulait sous les demandes. L’exposition universelle de Bruxelles, avec l’Atomium, a donné un coup d’accélérateur au développement de l’entreprise. Quelques années plus tard, Francine Leroy, ma maman, la fille de Jean, a rejoint l'affaire. C’est elle qui a ouvert l’une des premières agences de voyages du pays en 1966. Dans ces années-là, elle tomba amoureuse de mon père, qui travaillait comme chauffeur chez Leroy pendant les week-ends. »
L’un des premiers autocars à double étage de Belgique
En 1969, Francine Leroy et Francis Delmeulle partirent en voyage de noces à la Côte d’Azur. « Je suis né moins d'un an plus tard », dit Emmanuel en riant. « Lors de ce voyage de noces, mon père a vu un double-étage. Il était visionnaire et s’est rapidement mis à la recherche d’un modèle adapté pour notre activité. Finalement, il a commandé un premier double-étage de la marque allemande Neoplan. Lors de son transfert de l’usine de Stuttgart chez nous en 1973, l’autocar a été bloqué à la douane. Les douaniers n’avaient encore jamais rien vu de tel et ont même appelé le ministre du Transport pour savoir s'ils pouvaient laisser passer le véhicule. Ce fut le premier ou, en tout cas, l’un des premiers autocars à double étage mis en circulation en Belgique. À l’époque, chaque voyage était un événement. Cet autocar permettait de transporter jusqu’à 80 personnes. Le bouche-à-oreille a fonctionné et les demandes sont arrivées de partout. Ce double-étage était un atout précieux. Il avait coûté l'équivalent de 30.000 euros, une somme considérable à l’époque ! Mais l’investissement en valait la peine. »
Les années qui suivirent furent couronnées de succès. Tout le monde travaillait dur dans la famille Leroy. « C’était une équipe incroyable », se souvient Emmanuel. « Mon grand-père s’occupait de l’administratif, mon père conduisait, ma mère gérait l’agence de voyages et ma grand-mère veillait à ce que l’intérieur des autocars soit impeccable. Et le petit garçon là, sur la photo du car-wash, c’est moi. Aux environs de l’an 2000, nous totalisions plus de 20 autocars. Entretemps, nous avons volontairement choisi de voir les choses en moins grand, mais ma maman, âgée de 75 ans, ma sœur Séverine et moi-même restons impliqués dans la vie quotidienne de l’entreprise. »
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