
Changement de carrière : des Yellow Tigers aux autobus
« Conduire un bus, c’est un peu comme pratiquer un sport de haut niveau. »
Partagez cet article avec vos collègues
Valeur sûre de l’équipe nationale pendant des années, la volleyeuse Els Vandesteene a également joué, pendant dix saisons, dans des équipes de haut niveau à l’étranger. À son retour en Belgique, elle a commencé à chercher un nouvel emploi. C’est ainsi qu’elle a entamé une formation de chauffeur de bus par le biais du VDAB. Elle travaille désormais depuis un an pour Sima Tours en Flandre occidentale.

Trajet personnalisé
Nous rencontrons Els, 37 ans, au siège social de Sima Tours, à Lichtervelde. Elle vient juste de terminer le nettoyage de son bus après le transport scolaire quotidien de jeunes de l’enseignement spécialisé. « Nettoyer mon bus est devenu ma première source d’exercice », plaisante Els, satisfaite de son changement de carrière. « Conduire un bus, c’est un peu comme pratiquer un sport de haut niveau. Tu ne peux pas boire, tu es responsable des passagers que tu transportes et tu dois absolument rester alerte au volant. En tant que volleyeuse, j’ai de bons réflexes et j’ai été entraînée pour garder une bonne vue d’ensemble. Grâce au sport, on acquiert une bonne coordination, ce qui est essentiel pour conduire un bus, et on sait garder son calme si nécessaire. »
Le passage de joueuse de volleyball à conductrice de bus, elle ne l’avait pourtant pas vu venir. En reprenant les compétitions en Belgique il y a quelques années, Els s’est rendu compte qu’elle vivait les dernières saisons de sa carrière. Elle a d’abord tenté de concilier sa pratique du sport avec une formation d'assistante maternelle, mais en raison des entraînements quotidiens et des matchs hebdomadaires avec son club Dames Volleybal Gent, cette combinaison s'est avérée difficile à gérer. Début 2023, elle a entamé un trajet personnalisé via le VDAB. L’accent était mis sur ses intérêts personnels et leur lien avec des métiers en pénurie et une multitude d’autres secteurs. À sa grande surprise, le métier de chauffeur de bus est arrivé en tête de liste, ce qui l’a amenée à suivre la formation de chauffeur en été 2023.
D'un mi-temps à un temps plein
« Je garde de bons souvenirs de la formation », se souvient Els. « Après avoir réussi l’examen d’entrée, j’ai rapidement débuté les leçons pratiques à l’auto-école Lust. Nous nous rendions alors sur le parking de l’ancien Makro, où nous pratiquions les manœuvres. Après quelques jours seulement, j’ai effectué un premier trajet sur la route, ce qui était une grande étape. Nous étions trois à suivre la formation. Une autre participante avait été gérante d'une friterie et d'un café dans le passé. Le troisième apprenant était un Cubain qui avait auparavant exercé en tant que juge dans son pays. Nous étions souvent ensemble sur la route et l’expérience fut très enrichissante. En tant que débutants, nous avons commis beaucoup d'erreurs, mais nous en avons tiré de nombreuses leçons. »
En septembre 2023, directement après l’obtention de son permis, Els a commencé à travailler pour Sima Tours. Initialement, elle s’occupait uniquement du transport scolaire du matin afin de pouvoir s’entraîner avec son équipe de volleyball à Gand dans l’après-midi. L’été passé, Els a mis fin à sa carrière de sportive professionnelle. Cette année académique, elle peut donc asurer des missions de transport scolaire d’enfants de l'enseignement spécialisé, aussi bien le matin que l'après-midi. « Je le fais avec énormément de plaisir », réagit-elle. « Il est vrai que je dois me lever très tôt pour les trajets du matin. Avant même d’aller chercher les enfants, je passe prendre l'accompagnateur à 6 heures. Ce qui est vraiment particulier quand vous êtes si tôt sur la route, c'est de voir les villages et la ville se réveiller. Faire tout le temps le même trajet ne me dérange pas. Les enfants et les parents apprécient également de retrouver les mêmes personnes. Une relation de confiance s'installe. »

« En tant que débutants, nous avons commis beaucoup d'erreurs, mais nous en avons tiré de nombreuses leçons. »
Els Vandesteene

C’est en forgeant que l’on devient forgeron
Outre le transport scolaire, Els se charge aussi parfois d’excursions touristiques et du transport vers des événements sportifs. « Cette variété me plait beaucoup », nous confie-t-elle. « Le tourisme requiert évidemment un tout autre rythme que le transport scolaire. Vous êtes sur la route avec un public totalement différent et découvrez un autre monde. L'un de mes premiers voyages touristiques m’a amenée sur les marchés de Noël allemands l’hiver dernier. Mieux encore, j’ai eu l’occasion d’aller à Pairi Daiza. Il est parfois possible de participer aux visites en tant que chauffeur. J’ai aussi toujours mon vélo avec moi dans le bus. Si je dois attendre longtemps, je fais une petite balade à vélo. Autrement, je deviendrais paresseuse. »
Selon Els, la plus grande difficulté pour un chauffeur débutant réside probablement dans les nombreux types de bus et de cars différents. « C'est fou », souligne-t-elle. « Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de combinaisons possibles : différentes marques, différents moteurs, avec ou sans caméras, électriques ou non, etc. J'adore être sur la route au volant d'un bus, mais toutes ces différences, ce n'est pas vraiment mon truc. Pourtant, je ne me laisse pas impressionner. Récemment, j'ai remplacé une ceinture de sécurité avec un mécanicien de Sima Tours. Nous nous entraidons aussi entre chauffeurs. Comme on dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron. »